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Title: Les diasporas ouest africaines, agents de développement ?
Authors: Doucet, Chantale
Favreau, Louis
Issue Date: 2006-09
Publisher: Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC)
Citation: Doucet, Chantale et Louis Favreau (2006). Les diasporas ouest africaines, agents de développement? Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités, Série Comparaisons internationales, no 30, Université du Québec en Outaouais, 33 pages.
Series/Report no.: Comparaisons internationales;30
Abstract: Introduction : migrer pour améliorer ses conditions de vie et celles de sa famille Avec la mondialisation néolibérale, le nombre de personnes qui vivent en dehors de leur pays d'origine a fortement augmenté au cours des dernières décennies. En 2005, la Commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la planète près de 200 millions de migrants, soit 3% de la population mondiale. Leur nombre a doublé depuis 25 ans et continue d'augmenter. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays du Sud et comme destination les pays du Nord. En fait, de 1990 à 2000, les migrations internationales représentaient 56% de la croissance démographique dans les pays développés, contre 3% dans les pays en développement (Commission mondiale sur les migrations internationales, 2006). La principale cause des départs de ces migrants est l'espoir de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais également pour leurs familles restées au pays car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir financièrement ces dernières. En Afrique sub-saharienne, par exemple, où près de 50% des personnes gagnent moins d'un dollar par jour, la migration de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles : « La migration leur apparaît comme la seule stratégie possible d'autonomisation » (Daum, 1998, p. 65). Le pays d'accueil est alors davantage considéré comme un espace de travail que comme un espace de résidence (Fall, 2003, p. 32). En outre, le choix du pays d'accueil n'est pas aléatoire, le facteur familial étant souvent déterminant. Pour des raisons évidentes, le choix des migrants s'arrêtera généralement sur un pays où des membres de la famille ou des amis sont déjà présents. La décision de migrer pour un individu est d'ailleurs souvent le résultat d'une stratégie familiale pour maximiser les revenus (Ammassari, 2004, p. 7). Le départ de ces ressources humaines constitue une grave perte aux plans économique et politique pour les pays du Sud et vient accentuer l'appauvrissement des habitants (Tebeje, 2005). D'autant plus, si le migrant est jeune et instruit . À la lumière de ces données, les migrations contribuent à accentuer l'écart entre le Nord et le Sud. Il faut toutefois compléter ce constat car, sans nier les impacts négatifs de la migration, on en perçoit de plus en plus les avantages, notamment en ce qui a trait aux contributions des migrants envers leurs lieux d'origine et dans les pays d'accueil (Lanly, 2001, p. 4; Ammassari, 2004, p. 1). Ces contributions ont fait l'objet d'une attention croissante au cours des dernières années car on a constaté, avec des évaluations de plus en plus détaillées, toute l'importance que les transferts de fonds transmis par les migrants représentent. Une donnée qu'on avait sous-estimée jusqu'à récemment. Ces transferts ont davantage été étudiés pour les continents d'Amérique latine et de l'Asie. Mais pour l'Afrique de l'Ouest, on en connaît encore peu ( Black et Tiemoko, 2003). De même, il existe encore très peu d'études sur les associations de migrants qui se sont constituées dans les pays d'accueil ainsi que sur leurs rôles, leurs contributions au développement et leur impact sur les pays d'origine. Avec l'augmentation du nombre de ces associations qui s'appuient sur la solidarité et la consolidation de certaines qui sont plus anciennes et qui ont accumulé une importante expérience, cette tendance change peu à peu. La documentation sur le sujet, quoique encore dispersée, augmente permettant de mieux comprendre le potentiel de la migration sur les plans économique, social et culturel. À cet égard, la France, dont la communauté africaine constitue une forte proportion des migrants, semble avoir une longueur d'avance en ce qui a trait aux études sur le sujet. C'est à partir de cette communauté ouest africaine installée en France que nous allons essentiellement orienter notre texte. Nous vous proposons donc de réaliser un rapide survol de la contribution de la diaspora ouest africaine au développement de leur pays d'origine à partir de la littérature existante. Ces diasporas sont-elles de simples prestataires de services aux familles ou revêtent-elles également le rôle d'agents de développement? Pour répondre à cette question, le texte est divisé en cinq principales parties. D'abord, nous vous proposons quelques statistiques sur les transferts d'argent pour rendre compte de l'ampleur de ce phénomène, pour ensuite évoquer, en différenciant les transferts individuels et ceux réalisés dans un cadre collectif, à quelle utilité est destinée cet argent. Afin de faciliter la compréhension de l'apport des associations de migrants dans le développement, nous présentons l'expérience du territoire de Kayes au Mali, une région située dans la zone du Fleuve Sénégal qui a le mérite d'être bien documentée. C'est à partir de ce cas que nous pourrons identifier les facteurs qui permettent d'affirmer que les diasporas sont des agents de développement. En conclusion, nous identifierons quelques conditions gagnantes pour favoriser l'impact des projets instaurés par les migrants. Selon l' Organisation internationale pour les migrations, plus de 300 000 spécialistes africains habitent à l'extérieur de l'Afrique et depuis 1990, 20 000 spécialistes quittent l'Afrique annuellement. On estime qu'il y a plus de scientifiques et d'ingénieurs africains aux États-Unis qu'en Afrique (Tebeje, 2005). Ce phénomène est communément appelé la fuite des cerveaux ou la fuite des compétences. Comme l'explique Assogba (2002, p. 3), « l'émigration africaine vers certains pays du Nord et/ou du Sud, est ainsi devenue un phénomène international important de la fin du XX e siècle. Il n'est donc pas exagéré de recourir au concept de diaspora pour désigner les populations africaines, toutes catégories sociales confondues, en exil volontaire ou involontaire et dispersées aujourd'hui dans les quatre coins du monde ». Mentionnons toutefois qu'il existe une autre diaspora africaine résultante de la déportation d'Africains à l'époque de la traite esclavagiste. Mais ces derniers n'ont plus de liens avec le continent d'origine
URI: https://depot.erudit.org/id/002961dd
ISBN: 2-89251-290-5
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