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Économie sociale : Alliance de recherche universités-communauté et Réseau québécois de recherche partenariale >
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Title: Étude exploratoire sur l’économie sociale et les communautés culturelles. Quelle est la vision et quelles sont les caractéristiques du développement social et économique portées par les communautés culturelles de Côte-des- Neiges?
Authors: Dumais, Lucie
Chamberland, Valérie
Issue Date: 2008-05
Publisher: RQRP-ÉS / LAREPPS
Series/Report no.: ;RQ-07-2008
Abstract: Cette recherche visait à jeter un peu de lumière sur le rapport qu’entretiennent les communautés culturelles avec l’économie sociale en explorant le quartier multiethnique de Côte-de-Neiges, à Montréal. Nous nous sommes limités à la population des entrepreneurs en économie sociale, car rejoindre l’ensemble des entrepreneurs immigrants du quartier était impossible avec les moyens dont nous disposions. Par conséquent, nos hypothèses doivent être vues dans ce cadre restreint, à savoir si le modèle d’entrepreneuriat ethnique à côté du modèle d’entrepreneuriat social constitue une force d’attraction importante pour ces entrepreneurs. Nous avons estimé à une soixantaine les entreprises d’économie sociale du quartier. On les retrouve en majorité dans les services de garde et l’habitation. Notre enquête n’a pas examiné spécifiquement les trajectoires des immigrants dans ces deux secteurs, mais permet de déceler que, dans l’histoire de ces secteurs et dans leurs dynamiques actuelles, la composante ethnique jouerait un rôle attractif. Dans les autres secteurs, plus récemment développés avec l’appui de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC), parmi la douzaine d’entreprises soutenues dans les dernières années à Côte-des- Neiges, nous avons remarqué que les immigrants prenaient une place, mais assez timidement. Notre analyse a porté sur trois groupes d’indicateurs (motivations, « structure d’opportunités », ressources disponibles) qui nous ont aidés à faire certains constats et à avancer quelques explications. Il y a eu des écueils à recruter des immigrants pour des entrevues, en raison de leurs difficultés d’affaires et de leur petit nombre. Cela nous a paradoxalement amenés à interviewer aussi des entrepreneurs de souche québécoise, mais nous avons de la sorte pu récolter des éléments de comparaison informatifs. Le nombre de cas documentés demeure limité : trois entrepreneurs immigrants interrogés, deux non-immigrants et quelques autres répondants nous ayant informés sur d’autres cas d’entreprises. Les valeurs et motivations des entrepreneurs immigrants en économie sociale sont généralement humanistes, voire charitables, et axées sur le bien collectif, sauf quelques cas échappant à cette règle. Les occasions offertes dans le quartier, d’une part, la présence des fonds d’économie sociale de la CDEC et, d’autre part, les débouchés pour des biens et services sociaux et culturels, auraient incité certains entrepreneurs à « faire de l’économie sociale » et, ainsi, bénéficier d’un financement de démarrage. Ce ne serait pas tant la promotion et la publicité de la CDEC qui a eu de l’impact auprès des entrepreneurs que le bouche à oreille ou les circonstances. Plusieurs de nos répondants ont avancé des explications pour comprendre le peu d’attrait des immigrants pour l’économie sociale : évitement ou méconnaissance des rouages administratifs associés à l’État et à l’économie sociale; prédominance des modèles traditionnels chez certains groupes culturels (entreprises familiales, libre entreprise ou profession libérale). Pour les quelques entrepreneurs ayant été soutenus par la CDEC, la préparation insuffisante aux affaires et le manque de moyens techniques sont ressortis comme explications à leurs déboires. On a aussi rapporté que les critères d’octroi de fonds seraient inappropriés pour remédier à ce problème puisque ce sont des candidats peu qualifiés qui sont admissibles à l’aide. Enfin, le coût élevé des loyers et des propriétés demeure un écueil pour tous les entrepreneurs et risque, semble-t-il, de faire migrer dans d’autres quartiers des entrepreneurs qui réussissent à tirer leur épingle du jeu. Concernant les ressources disponibles, il ressort clairement que le soutien financier de la CDEC est un avantage, mais des appuis techniques plus constants et à plus long terme sembleraient nécessaires pour aider les entrepreneurs, tant ceux qui ont échoué ces dernières années que ceux qui sont encore actifs. La transmission des valeurs et l’influence du modèle de l’économie sociale auprès des immigrants demeurent donc limitées; c’est un défi que de les faire connaître et de les partager. Cette étude exploratoire suggère tout de même que des occasions pourraient se faire plus nombreuses dans un proche avenir, cette fois pour les employés ou les usagers de services. Ceci dit, un ajustement des stratégies de développement de l’économie sociale semble incontournable.
Description: Avec la collaboration de Jean-Marc Fontan.
URI: https://depot.erudit.org/id/004343dd
ISBN: 978-2-89276-454-3
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