FrançaisEnglish

Érudit | Dépôt de documents >
CRIFPE – Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante >
Rapports de recherche du CRIFPE >

Please use this identifier to cite or link to this item:

https://depot.erudit.org//id/002943dd

Title: Contribution à la compréhension du cheminement et de l’expérience scolaires de jeunes autochtones à risque ou en difficulté en vue de soutenir leur réussite et leur persévérance scolaires : Rapport de recherche final soumis au Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC). Tome 1.
Authors: Presseau, Annie
Martineau, Stéphane
Bergevin, Christine
Dragon, Jean-François
Keywords: Profil socio-culturel
Élèves et étudiants
Issue Date: 2006-07
Publisher: CRIFPE
Citation: Presseau, A., Martineau, S., Bergevin, C. et al (2006). Contribution à la compréhension du cheminement et de l’expérience scolaires de jeunes autochtones à risque ou en difficulté en vue de soutenir leur réussite et leur persévérance scolaires : Rapport de recherche final soumis au Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC). Tome 1. Trois-Rivières: CRIFPE.
Abstract: Plusieurs recherches révèlent que le parcours des élèves autochtones est plus souvent qu’autrement marqué par des difficultés scolaires qui se traduisent en échecs. Ces échecs répétés entraînent chez les élèves du retard scolaire, du redoublement et la fréquentation de classes spéciales. C’est dire qu’œuvrer auprès des populations autochtones comporte des défis importants pour les enseignants. Se posent alors deux questions : Que comprendre du cheminement et de l’expérience scolaires des élèves autochtones à risque ou en difficulté? Comment favoriser, chez les enseignants qui interviennent auprès de ces élèves, la mise en place des pratiques pédagogiques susceptibles de soutenir davantage la réussite et la persévérance scolaires? Cette recherche poursuit donc deux objectifs. Le premier est de décrire, analyser et comprendre l’expérience et le cheminement scolaire de filles et de garçons autochtones en difficulté d’apprentissage ou à risque en tenant compte des facteurs liés aux enseignants, aux élèves eux-mêmes et au contexte dans lequel ils vivent dans le but d’identifier des moyens susceptibles de contrer les phénomènes d’échec et d’abandon scolaires. Les résultats obtenus à la suite de l’atteinte du premier objectif sont ensuite réinvestis dans le second objectif, qui consiste à concevoir et à mettre en place une formation continue pour les enseignants qui interviennent auprès des jeunes autochtones en difficulté ou à risque afin de les amener à davantage tenir compte, dans leur enseignement, des représentations et des besoins propres aux filles et aux garçons. Ce projet a été réalisé en collaboration avec deux communautés autochtones du Québec. Les élèves du primaire et du secondaire de la communauté A fréquentent des écoles provinciales, hors de leur communauté. Ils sont ainsi intégrés dans des classes allochtones (de non ascendance autochtone) dont la langue d’enseignement est le français Les élèves de la communauté B fréquentent quant à eux des écoles de bande, primaire et secondaire, dans leur communauté. Les classes sont constituées exclusivement d’élèves autochtones, mais la plupart du temps, ce sont des enseignants allochtones qui leur enseignent. Les données proviennent de différentes sources : questionnaire, entrevues, dossiers scolaires des élèves, observations des enseignements. Elles ont été récoltées auprès d’élèves, de décrocheurs, de parents, d’enseignants, d’autres intervenants éducatifs, de directions d’école, de directions des conseils de bande. Le cadre de référence utilisé est principalement axé sur des travaux issus du domaine des sciences de l’éducation, et plus particulièrement de la pédagogie. Il se nourrit ainsi des recherches menées au sujet des principales caractéristiques de l’enseignement dispensé aux élèves autochtones et de celles portant sur l’intervention auprès des élèves en difficultés d’apprentissage. Les données ont notamment été examinées à partir de trois perspectives théoriques en fonction desquelles les auteurs traitent de la scolarisation des élèves autochtones (Gauthier, 2005) : les perspectives déficitariste, discontinualiste et conflictualiste. Par ailleurs, ce projet a pris appui sur les écrits concernant la formation continue des enseignants. Une attention particulière a été accordée au but de la formation, la transformation des représentations et des pratiques et aux caractéristiques des formations continues efficaces. En ce qui concerne le premier objectif, nous dressons un portrait des trajectoires et des expériences scolaires des élèves autochtones des deux communautés fréquentant des écoles primaires et secondaires ainsi qu’un portrait des représentations des autres acteurs. En ce qui a trait au parcours scolaire des élèves des deux communautés (tant au primaire qu’au secondaire), il ressort qu’il est marqué par une faible performance scolaire, le redoublement, la fréquentation de classes spéciales et, finalement, le décrochage. Ce cheminement difficile se distingue en outre par la récurrence et la persistance de difficultés dans l’apprentissage du français. De plus, en accord avec la littérature spécialisée portant sur les élèves ayant des difficultés d’apprentissage, les élèves autochtones éprouvent souvent des difficultés au niveau du comportement, difficultés signalées notamment par des expulsions, des suspensions et un taux élevé d’absentéisme. On constate cependant un rendement nettement plus satisfaisant des élèves en éducation physique et en arts plastiques. Pour ce qui est des représentations des acteurs (responsables du conseil de bande, directions d’écoles, intervenants scolaires, enseignants, parents, décrocheurs, élèves), il ressort que si tous s’entendent pour faire le constat des retards, des problèmes et des faiblesses de la très grande majorité des jeunes autochtones en ce qui concerne les apprentissages scolaires, il n’y a pas de consensus en ce qui a trait aux facteurs explicatifs et aux interventions à privilégier. On note tout de même que les milieux sont tout à fait capables de penser des moyens pour contrer l’échec et le décrochage scolaires des élèves autochtones mais leur mise en œuvre semble souvent difficile et les résultats fréquemment insatisfaisants pour les acteurs eux-mêmes. Quant au second objectif, nous avons conçu et mis en place une formation, et ce, dans l’optique d’amener les enseignants et les autres intervenants éducatifs à prendre en compte les représentations et les besoins des élèves autochtones. Cette formation a porté sur la communication interculturelle, sur l’estime de soi et la motivation scolaire, sur les modes d’apprentissage des élèves autochtones et sur la différenciation pédagogique. L’une des retombées marquantes de notre travail quant à l’avancement des connaissances consiste en la mise en lumière que les difficultés scolaires des jeunes autochtones semblent bien moins tenir dans une plus ou moins grande prise en considération de la culture autochtone par l’école que dans la prise en compte que le français n’est pas pour eux une langue qu’ils maîtrisent suffisamment lorsqu’ils s’insèrent dans le système scolaire. Notre recherche met aussi en évidence que l’enseignement dispensé aux élèves autochtones les place très souvent dans une position où les exigences dépassent le niveau qu’ils peuvent atteindre, même avec de l’aide. Les problèmes liés à l’estime de soi, à la faible motivation scolaire et à l’engagement nous semblent donc devoir être compris non pas forcément toujours comme « origine » des difficultés scolaires mais vraisemblablement aussi comme « conséquences » d’échecs répétés. Notre recherche a également permis de recadrer la place de la culture dans le cadre scolaire. Enfin, on notera par ailleurs que nos analyses mettent en évidence que la collaboration des parents des élèves constitue un enjeu majeur quand il est question de réussite et de persévérance scolaires. Quant au volet formation, notre recherche a d’abord permis de mieux cerner les besoins des enseignants. Pour l’essentiel, il s’agit de : connaître la culture autochtone; apprendre à communiquer en contexte interculturel; connaître comment soutenir l’intégration des élèves autochtones au sein des classes; connaître les modes d’apprentissage des élèves autochtones et adapter son enseignement à ces modes; cerner les liens entre l’estime de soi, la motivation et les difficultés scolaires et apprendre comment intervenir pour favoriser le rehaussement de l’estime de soi et de la motivation scolaire et finalement apprendre comment différencier son enseignement auprès des élèves autochtones sans pour autant les marginaliser. Toutefois, nos attentes de transformations de représentations et de pratiques à cet égard sont modestes, notamment en raison de la durée limitée du soutien offert. Au terme du rapport, nous formulons diverses pistes de réflexion et recommandations pour le milieu de la recherche et pour le milieu de pratique.
URI: https://depot.erudit.org/id/002943dd
Appears in Collections:Rapports de recherche du CRIFPE

Files in This Item:

Rapport de recherche FQRSC-2006.pdf, (Adobe PDF ; 4.7 MB)

Items in the Repository are protected by copyright, with all rights reserved, unless otherwise indicated.

 

About Érudit | Subscriptions | RSS | Terms of Use | Contact us |

Consortium Érudit ©  2016