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Title: Efficacité d’un programme d’intervention de groupe visant à réduire les séquelles présentées par des adolescentes victimes d’agression sexuelle. Communication affichée présentée au 4e congrès international francophone sur l’agression sexuelle, Palais des Congrès, Paris, 13-15 septembre.
Authors: Paquette, Geneviève
Tourigny, Marc
Joly, Jacques
Keywords: agression sexuelle
filles
séquelles
adolescence
thérapie de groupe
programme
intervention de groupe
efficacité
évaluation de programme
Issue Date: 2007-09-13
Abstract: Efficacité d’un programme d’intervention de groupe visant à réduire les séquelles présentées par des adolescentes victimes d’agression sexuelle Quatrième congrès international francophone sur l’agression sexuelle, Palais des congrès, Paris, 13 au 15 septembre 2007. Par G. Paquette, M. Tourigny et J. Joly, Département de psychoéducation, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke, Québec, Canada. Certains auteurs soulignent que comparée à l’individuel, l’intervention de groupe, fréquemment utilisée (Sturkie, 1992, Tourigny, 1997), est mieux adaptée aux caractéristiques propres à l’adolescence en utilisant le groupe de pairs qui joue un rôle primordial à ce moment du développement (Erikson, 1982; Krukzek et al., 1999). En outre, elle serait plus pertinente au plan clinique pour réduire la honte, la stigmatisation et l’isolement social (Dwivedi, Brayne et Lovett 1992; Furniss, Bingley-Miller et Van Elburg, 1988; Herman, 1992). Une recension systématique des études évaluatives dans le domaine suggère que les interventions de groupe pour les adolescentes sont généralement efficaces pour réduire plusieurs séquelles (Paquette et al., 2006). Plus spécifiquement, elles seraient efficaces pour améliorer le concept de soi et réduire les problèmes comportementaux (Hetzel-Riggin, Brausch et Montgomery, 2007). Néanmoins, par modelage, cette modalité de traitement pourrait favoriser la survenue de nouveaux symptômes chez certaines adolescentes en les exposant à des pairs qui manifestent des difficultés plus sérieuses (Sturkie, 1992). D’ailleurs, des résultats contradictoires entre plusieurs études sont observés sur les problèmes de comportement extériorisés et l’examen des résultats cliniques laissent voir que l’état de certaines adolescentes reste stable ou se détériore. En dépit du fait que cette modalité thérapeutique peut permettre de maximiser le rapport coûts/bénéfices (Krukzek et al., 1999; McCrone et al., 2005), il s’avère important de s’assurer de l’adéquation des interventions déployées auprès des adolescentes agressées sexuellement. D’ailleurs, l’examen des études évaluatives du domaine permet de constater qu’aucune d’elles ne tient compte des autres services reçus pendant l’intervention évaluée. Le programme d’intervention de groupe ici évalué a pour but de réduire les séquelles des adolescentes victimes d’agression sexuelle suivies par les services de protection de l’enfance. Il comprend de 16 à 18 séances de 120 minutes présidées par deux intervenantes qui animent les différentes activités prévues autour des sept thèmes pertinents au rétablissement contenus dans le manuel d’animation. Les groupes se composent de 6 à 10 adolescentes volontaires à participer au groupe. L’étude repose sur un devis quasi-expérimental de type avant-après avec groupe témoin non équivalent. En tout, 36 adolescentes ayant subi des agressions sexuelles sévères et âgées de 14,4 ans en moyenne composent l’échantillon. Elles ont donc été rencontrées avant le début du groupe et quelques semaines après la fin de celui-ci pour remplir une série de questionnaires standardisés et validés : le Sexual Abuse Rating Scale (Friedrich, 1992), traduit en français par Wright, Sabourin, et Lussier (1994), le questionnaire d’informations sociodémographiques sur l’adolescente, utilisé dans l’étude de Tourigny et al. (2005), la version française du Youth Self-report and Profile (YSR-P, Achenbach et Rescola, 2001), le Trauma Symptoms Checklist for Children (Briere, 1996 ; traduction de Wright et Sabourin, 1996), le Children’s Attributions and Perception Scale (Mannarino, Cohen et Bergman, 1994) et le Ways of Coping Questionnaire (Folkman et Lazarus, 1988 - version abrégée et francisée par Bouchard, Sabourin, Lussier, Richer, et Wright, 1995). Le groupe expérimental comporte 16 adolescentes ayant participé à l’un ou l’autre des trois groupes d’intervention implantés entre mars 2005 et juin 2007 dans un centre jeunesse québécois tandis que le groupe témoin inclut 20 adolescentes ayant pris part à une rencontre d’évaluation mais qui ont abandonné le groupe avant la 4e séance ou ont carrément refusé d’y participer. Les deux groupes sont équivalents sur l’âge et les caractéristiques des agressions subies. Toutefois, ils se distinguent sur la fréquence des services reçus l’année précédent la tenue des groupes et pendant la durée de ces derniers. En fait, le groupe expérimental a reçu davantage de services individuels et réadaptatifs pendant les groupes. Conséquemment, des analyses de covariance ont été conduites sur les séquelles visées par le programme en entrant d’abord le score au pré-test comme co-variable à contrôler puis en ajoutant la fréquence moyenne cumulée des services individuels et réadaptatifs reçus pendant la prestation de l’intervention de groupe évaluée. Les résultats obtenus montrent que le programme réduit significativement les comportements de retrait-dépression, d’anxiété-dépression, d’agressivité, les problèmes de comportement intériorisés, les distorsions cognitives se manifestant par une tendance à s’attribuer la responsabilité pour des événements négatifs et les symptômes de colère post-traumatique chez les adolescentes participantes. En outre, il augmente significativement la recherche de soutien social. Ces effets semblent spécifiques puisque le niveau initial de symptômes ainsi que la fréquence mensuelle moyenne de services individuels ou réadaptatifs reçus pendant l’intervention ont été contrôlés pour les analyses de covariance réalisées. En fait, seuls deux résultats issus de la première série d’analyse qui ne contrôlait que pour le score initial ne résiste pas à l’introduction de la moyenne des autres services reçus : les problèmes de comportements totaux et l’utilisation de stratégies de résolution de problèmes. Il semble donc que ces deux derniers résultats ne peuvent être attribués au seul effet de l’exposition au programme d’intervention de groupe. Enfin, notons que des analyses complémentaires des effets dans le temps pour chacun des groupes montrent que pour sept des neuf effets significatifs trouvés lors de la deuxième série d’analyse, il s’agit d’une amélioration significative dans le temps du groupe expérimental seulement. Cette étude comporte certaines limites à considérer. Premièrement, La répartition des sujets aux groupes n’est pas aléatoire. Même si les groupes établis ne se distinguent pas sur les variables sociodémographiques et les caractéristiques des agressions sexuelles subies, d’autres caractéristiques des participantes (comme la motivation à se rétablir) pourraient expliquer les résultats obtenus. En outre, seul le point de vue de l’adolescente a été pris en compte pour la mesure des séquelles. Un portrait plus valide et plus riche pourrait être obtenu en cumulant les points de vue de plusieurs répondants (parent, intervenant). De même, des analyses de l’évolution individuelle des participantes seraient nécessaires afin d’identifier si des dégradations cliniques sont observées au cas par cas. Dans l’avenir, une étude visant à déterminer les composantes du programme qui provoquent les différents effets serait intéressante pour permettre de réviser l’ensemble du programme. Correspondance : Geneviève Paquette, M. A., candidate au doctorat, ps.éd. Groupe de recherche sur les inadaptations sociales de l’enfance Département de psychoéducation Université de Sherbrooke 2500 boul. Université Sherbrooke, Québec, Canada, J1K 2R1 Téléphone :(819) 821-8000 poste 62698 Télécopieur : (819) 821-7485 Courriel:Genevieve.Paquette@USherbrooke.ca.
URI: https://depot.erudit.org/id/000933dd
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