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Title: Élargir l'accès aux services financiers ruraux dans les pays du Sud des partenaires financiers aux alliances politiques entre organisations de producteurs et institutions financières ?
Authors: Castel, Odile
Doliguez, François
Issue Date: 2006
Publisher: la Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC)
Citation: Castel, Odile et François Doliguez (2006). Élargir l'accès aux services financiers ruraux dans les pays du Sud des partenaires financiers aux alliances politiques entre organisations de producteurs et institutions financières ? Études comparées entre l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique latine. Cahier de la Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités, Série Comparaisons internationales, numéro 32, 21 p
Series/Report no.: Comparaisons internationales;32
Abstract: Dans les années 60 et 70, la création d'institutions de financement publiques (banques de développement) ou la gestion de volet crédit dans les projets étaient censées se substituer à l'absence d'institutions financières privées dans les pays en développement et permettre la mise en œuvre de dynamiques de « développement agricole accéléré » par l'accès des petits agriculteurs aux investissements (Le Breton, 1989). À partir de 1982, avec la crise de la dette et la mise en œuvre de programmes d'austérité budgétaire, mais aussi en raison de l'incapacité de ce type d'intermédiaire à réellement financer la demande des petits producteurs, les institutions publiques vont, dans la plupart des pays du Sud, progressivement abandonner les activités d'intermédiation financière et être liquidées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, sauf à se réformer dans le cadre d'une approche microfinance (Yaron & Alii, 1997). Ces activités deviennent alors principalement le fait d'institutions privées du secteur bancaire ou de la microfinance en pleine émergence dès les années 80. Accompagné par les programmes d'ajustement financier, le rôle de l'État s'est progressivement centré sur « l'infrastructure de marché » (cadre juridique et réglementaire, surveillance des acteurs privés, etc.). La construction et l'évolution de l'offre, c'est-à-dire l'émergence et l'orientation des institutions financières, s'articulent aux mécanismes du marché. L'État encourage ces derniers par la déréglementation du secteur financier (contrôle des taux d'intérêt, etc.), la privatisation de ses organisations et l'ouverture aux investissements étrangers (Banque mondiale, 1989). Ce schéma de libéralisation financière vise à déboucher sur un marché financier unifié, alors que le dualisme lié à l'intervention de l'État était jugé comme moins optimal (Mc Kinnon, 1973) ; à relancer une collecte d'épargne intérieure capable de compenser, en partie, la raréfaction des financements extérieurs liée à l'ajustement structurel ; à répondre de façon plus efficace à la demande de crédit et d'investissements des agents économiques locaux. Une vingtaine d'années plus tard, force est de constater que les politiques de libéralisation financière n'ont pas produit tous les effets escomptés. Si la privatisation des banques a permis l'installation, et souvent, le contrôle du secteur par des investisseurs étrangers ; la couverture de la demande est loin d'être satisfaite. Le secteur bancaire a tendance à se polariser sur les opérations internationales et le financement du secteur industriel ou commercial situé dans les grands centres urbains dont le montant des transactions est très élevé (Hugon & Gentil, 1996). Les crises financières et les faillites d'institutions deviennent récurrentes dans de nombreux pays et suscitent une méfiance croissante des épargnants. L'ensemble contribue à maintenir, voire dans de nombreux cas, à stimuler les pratiques endogènes de tout type (entraide, tontines, garde-monnaie mais aussi usure, préfinancement commercial, etc.), illustrant ainsi les défaillances dans le fonctionnement des marchés de crédit locaux. Si en Afrique de l'Ouest ou en Amérique centrale, comme dans la plupart des PMA, la couverture du secteur bancaire dépasse rarement 10 à 20 % des ménages (Doligez, 2002), elle reste encore très faible, même dans les grands pays émergents d'Amérique latine. Ainsi le Brésil ne compte que 66 millions de comptes bancaires pour 115 millions d'électeurs soit 57 % (Abramovay, 2004) et une étude de la Banque mondiale sur le Mexique (CGAP, 2005) montre que la couverture du secteur financier est encore plus faible, notamment en milieu rural. Seulement 25 % de la population urbaine et 6 % de la population rurale ont accès aux services financiers, tous secteurs confondus. Face à ce constat, ce texte a pour objectif d'appréhender les enjeux des alliances entre les institutions financières intervenant en milieu rural (IFR) et les mouvements sociaux, notamment les organisations de producteurs ruraux (OPR), qui ont pour objet d'élargir l'accès aux services financiers pour les exclus du secteur bancaire classique. En quoi les partenariats entre les OPR et les IFR en Amérique latine et en Afrique de l'Ouest forment-ils de nouvelles voies de réduction de la « fracture financière » ? Dans cette perspective, ces partenariats ont-ils la capacité à se transformer en alliance politique susceptible d'influencer les politiques publiques ? L'étude met en évidence l'existence de six types de partenariats au sein desquels les différentes formes de proximité entre les OPR et les IFR influencent fortement leur potentiel actuel et leur future trajectoire. Certains peuvent devenir des alliances politiques possédant une fonction tribunitienne, c'est-à-dire une capacité à interpeller les pouvoirs publics, mais aussi à s'ériger en porte-parole des populations marginalisées. Cette fonction tribunitienne peut être considérée comme une contribution à la co-production d'un État social.
URI: https://depot.erudit.org/id/002956dd
ISBN: 2-89251-305-7
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