L'itinérance est
en continuelle progression au Québec et
particulièrement à Montréal. Le phénomène
est de plus en plus visible, prend de l'ampleur
et a de quoi inquiéter. Le recensement des
personnes itinérantes, effectué en 1996-1997
par Fournier et Chevalier (1998), a permis
d'estimer cette population à 28 200 personnes.
Alors qu'au départ la situation touchait surtout
les hommes, de plus en plus de femmes ont,
aujourd'hui, rejoint la population itinérante.
À Montréal, la proportion des femmes
itinérantes est estimée à 23 % de la
population totale (N=6400). De plus, des
8300 personnes qui utiliseraient des
ressources d'hébergement, 26 % seraient des
femmes (N=2100).
Les
maisons d'hébergement de courte et moyenne
durée pour femmes itinérantes et en difficulté
de Montréal ont à relever un défi de
taille : aider les femmes à reprendre leur
vie en main et à s'intégrer socialement malgré
leurs problèmes d'extrême pauvreté, de santé
mentale et physique, de toxicomanie ou de
violence. Le contexte social et, en particulier,
les changements récents dans les politiques de
santé et des services sociaux ainsi que
l'absence de politiques de logement social
rendent encore plus difficile la vie de ces
femmes. Les ressources d'hébergement doivent
répondre à des demandes d'aide dont le nombre
et la complexité augmentent sans cesse.
Objectifs
Dans
ce contexte social, il importe de mieux
comprendre d'une part, les maniéres dont
s'organisent et se pensent les pratiques
quotidiennes dans ces ressources d'hébergement
et, d'autre part, le sens que les femmes
hébergées et les travailleuses donnent à ces
pratiques. En ayant une meilleure compréhension
des enjeux, des tensions, des forces et des
limites des pratiques et des savoirs de ces
ressources d'hébergement, nous pourrons mieux
identifier les moyens de combler les besoins
d'aide et de soutien des femmes. Cela permettra
également d'aborder la question du défi de
l'intégration sociale.
Cadre
de référence
Dans
cette recherche, j'ai adopté un cadre d'analyse
particulier : la perspective des soins Caring
(Benner et Wrubel, 1989 ; Morse et al.,
1990 ; Gilje, 1992 ; Horner,
1991 ; Roach, 1984) développée
principalement en sciences infirmières et
reprise par des chercheurs en sciences sociales
depuis quelques années (Saillant, 1991 et
1996 ; Sévigny, 1998).
Aucune
étude ne s'est encore attardée à analyser
l'intervention sociale auprès des femmes
itinérantes et en difficulté en tant que type
de soins. La perspective des soins caring
ne se limite ni au domaine de la santé ni au
seul univers des pratiques. Les soins font
référence, d'après Saillant (1996, p. 32), à
des savoirs, des valeurs, des symboles grâce
auxquels on assure le soutien et l'accompagnement
aux personnes fragilisées dans leur capacité de
vivre de manière autonome et indèpendante.
Selon
ce cadre de rèférence (caring), les
personnes aidées ne sont pas uniquement des
personnes victimes, mais des acteurs actifs de
leur démarche de soins et des êtres qui
agissent dans un environnement social. Il suppose
que la relation sociale d'aide, au coeur de la
démarche, tende vers un rapport égalitaire
entre les acteurs et que ce rapport repose sur un
lien social de sollicitude et de soutien qui
favorise chez les personnes la reconnaissance de
leurs problèmes, des solutions possibles et leur
mise en application (Benner et Wrubel,
1989 ; Gilje, 1992 ; Horner,
1991 ; Roach, 1984). Enfin, la perspective
des soins caring présume un engagement,
une continuité dans le temps et l'espace, une
responsabilisation et un respect des
singularités (Saillant, 1991 et 1996).
Question
de recherche
Dans
cette recherche, j'ai, avant tout, voulu
répondre à la question suivante : Comment
les travailleuses des ressources d'hébergement,
de par leurs pratiques et leurs savoirs, se
préoccupent-elles et prennent-elles soin au
quotidien des femmes itinérantes et en
difficulté ?
Dans
un premier temps, je me suis intéressée aux
pratiques formelles et informelles exercées en
maisons d'hébergement pour ensuite me pencher
sur les représentations des temporalités
sociales, i.e. la représentation des
expériences du temps liées aux pratiques
quotidiennes en maisons d'hébergement. Les
minutes qui restent me permettront de préciser
ces deux aspects. Mais avant, quelques mots sur
la méthodologie.
Méthodologie
J'ai
opté pour une méthodologie qualitative :
l'étude de cas (Yin, 1989 ; Stake, 1994).
Elle permet l'analyse d'évènements qui se
déroulent dans un contexte réel de vie. Elle
convient à une analyse systématique et en
profondeur d'une organisation, de ses acteurs, de
leurs pratiques, de leurs savoirs et du sens
qu'ils leur donnent. J'ai choisi comme lieu
d'étude l'Auberge Madeleine.
Description
de l'Auberge Madeleine
L'Auberge
Madeleine est une ressource communautaire
d'hébergement fondée il y a 15 ans qui
accueille quotidiennement 19 femmes en
difficulté vivant des problématiques multiples
(extrême pauvreté, violence, problèmes de
santé mentale et physique, toxicomanie). Elle
représente un milieu de vie pour ces femmes qui
y habitent 24 heures sur 24. En fait, les femmes
partagent un toit, des repas préparés par des
cuisinières, des salles communes, des laveuses,
un téléphone. Un séjour dure en moyenne 20,5
jours. Vingt et une personnes y travaillent à
temps plein ou à temps partiel et la très
grande majorité intervient auprès des femmes.
Collecte
de données
Pour
réaliser cette étude de cas, différentes
données ont été cueillies et continuent de
l'être, par le biais d'entrevues avec les
travailleuses et les résidentes et par
l'observation de pratiques quotidiennes à
différents moments de la journée, de la semaine
et de la fin de semaine. L'étude, qui a
commencé en septembre 1998 et qui se déroulera
jusqu'à l'été 2000, a permis de recueillir les
propos de 14 personnes (neuf travailleuses, la
directrice et quatre femmes), et de colliger plus
de 80 heures d'observation directe et
participante (dans le bureau, aux repas, lors des
réunions et de la supervision collective).
Résultats
La
recherche étant actuellement en cours, les
résultats que je présente sont provisoires et
portent principalement sur les données
d'observation, en d'autres termes sur les
pratiques des travailleuses. Les entrevues
effectuées jusqu'ici n'ont pas été analysées
systématiquement. Il n'en demeure pas moins
qu'elles m'aident à mieux comprendre les
pratiques quotidiennes dans cette maison
d'hébergement.
Pratiques
formelles et informelles
Les
travailleuses ont un répertoire de pratiques
formelles et informelles pour prendre soin des
résidentes. Ces deux formes de pratiques sont
interdépendantes (Renaud, 1995).
Les
pratiques formelles font référence aux
pratiques inscrites dans la description des
tâches des travailleuses. Elles sont
prévisibles et cadrées dans le temps et
l'espace. Elles font appel à des processus
codés aux finalités définies principalement en
fonction, par exemple, du plan de séjour
élaboré par la résidente avec l'aide d'une
intervenante, en fonction de besoins ponctuels de
chacune ou en fonction d'impératifs
administratifs et financiers.
Les
rencontres individuelles hebdomadaires avec
chaque résidente font partie des pratiques
formelles. Elles fournissent aux intervenantes
l'occasion d'accompagner les femmes selon leur
propre rythme, en centrant l'attention sur leurs
forces et leurs stratégies. Parmi ces pratiques
formelles on compte aussi les nombreuses
démarches téléphoniques auprès de
différentes ressources institutionnelles et
communautaires pour aider les résidentes à
obtenir de l'aide sociale, un suivi en santé
mentale ou pour dénicher un logement par
exemple. À cet égard, le rôle des
intervenantes est d'agir en tant que
médiatrices, courroie de
transmission entre les résidentes et
le monde extérieur (Roy, Rozier et Langlois,
1998).
Les
pratiques formelles englobent également les
gestes posés par les intervenantes pour
répondre aux diverses demandes de rencontres
ponctuelles formulées par les résidentes qui
ont besoin de parler à quelqu'un d'une bonne ou
d'une mauvaise nouvelle ou simplement besoin de
billets d'autobus, de shampooing ou de leurs
médicaments si elles ne les gèrent pas
elles-mêmes.
Les
rencontres ponctuelles surviennent à tous
moments du jour. Elles sont l'occasion pour les
intervenantes de signifier directement aux
femmes, par de petits gestes, qu'elles sont
importantes, qu'elles méritent qu'on s'arrête
de lire, d'écrire dans un dossier ou de discuter
avec une collègue pour leur donner avec le
sourire et le respect ce qu'elles demandent dans
la mesure du possible.
Pendant
les jours de semaine, les intervenantes font
preuve d'une très grande capacité d'adaptation
et de concentration, car elles sont obligées de
mener à bien deux et parfois trois tâches en
parallèle. Rarement peuvent-elles poursuivre une
seule activité sans être interrompues par le
téléphone, une collègue ou une résidente.
Leur travail est donc continuellement fragmenté
et cumulatif.
Différentes
autres pratiques observées relèvent du domaine
formel : les tâches domestiques,
l'organisation de la vie en commun, les tâches
administratives, les activités de levée de
fonds, les représentations politiques, sans
oublier le suivi dans les dossiers, la collecte
de données statistiques, les changements de
quarts, les réunions et les supervisions
individuelles et collectives qui donnent
l'occasion aux travailleuses à temps plein de
faire le point sur leur vie privée et leur vie
au travail.
Grâce
aux pratiques formelles, l'Auberge Madeleine
assure le fonctionnement et le maintien d'une
ressource d'hébergement. Toutefois, ce
fonctionnement ne serait probablement pas aussi
harmonieux et consensuel si les travailleuses ne
réfléchissaient pas collectivement, plus de 5
heures par mois, à leurs pratiques, à leurs
valeurs et à leurs savoirs. Ces réunions sont
des temps d'arrêt que se donne l'équipe dans le
quotidien de l'intervention. Ces dernières sont
nécessaires afin de réajuster collectivement
les pratiques en fonction de problèmes de toutes
sortes (reliés aux domaines domestiques ou de
l'intervention) et des nouvelles réalités
sociales qui affectent les résidentes, comme
l'implantation d'une nouvelle politique d'aide
sociale (Racine, 1995 ; Shön, 1987 et
1994).
Jusqu'ici
je n'ai fait état que des pratiques formelles.
Toutefois, celles-ci s'accompagnent de pratiques
informelles. Alors que les pratiques formelles
sont codées, structurées, planifiées selon des
règles et une organisation du temps précises,
les pratiques informelles laissent place à la
créativité, à la liberté dans le choix des
activités ou des discussions.
Les
pratiques informelles font référence aux
rencontres non planifiées à l'occasion d'une
pause, d'une demande ponctuelle ou d'un repas.
L'espace-temps alloué aux rencontres informelles
s'avère à la fois laissé au hasard de
rencontres dans le corridor et structuré
formellement dans l'organisation de travail. Les
repas, par exemple, sont servis à heures fixes
mais demeurent le lieu privilégié pour que les
intervenantes et les résidentes échangent sur
d'autres sujets que les difficultés vécues par
les femmes hébergées. L'humour et le rire ont
également leur place. À la faveur de
conversations sur le cinéma, la nourriture, une
émission de télévision ou les animaux, les
frontières entre les intervenantes et les
résidentes s'amenuisent. Le rapport entre les
deux groupes devient alors plus un rapport de
personne à personne qu'un rapport uniquement
défini par la relation d'aide entre une aidante
et une aidée.
Les
pratiques informelles aident les femmes et les
intervenantes à mieux se connaître, à
développer une plus grande confiance mutuelle et
à créer un espace de symbolisation qui
favorisera ensuite le soutien plus formel lors
des rencontres individuelles ou du contrôle des
règlements. Cependant, les pratiques informelles
ont une utilité en soi, celle de simplement
donner un répit aux femmes en leur offrant
l'occasion de se changer les idées. Cela leur
permet de se distancier de leurs difficultés et
offre à certaines la disponibilité d'esprit
nécessaire pour trouver des pistes de solutions
qui leur conviennent.
Conclusion
sur les pratiques formelles et informelles
Les
pratiques formelles et informelles font appel à
des rationalités différentes. Alors que les
pratiques formelles sont avant tout centrées sur
le résultat, les pratiques informelles mettent
davantage l'accent sur le processus de
symbolisation. Toutefois, l'objectif premier de
ces deux formes de pratiques demeure le
même : donner aux femmes itinérantes et en
difficulté un toit, de la nourriture, une
sécurité, mais également, un espace pour se
reprendre en main, prendre des décisions,
obtenir un revenu et se trouver un lieu pour
habiter. En somme, on vise à leur offrir une
place à elles, un espace de parole et d'écoute,
alors qu'elles n'en ont jamais vraiment eu,
qu'elles n'en ont plus ou que celle qu'elles ont
n'est pas adéquat.
Les
pratiques quotidiennes, qu'elles soient formelles
ou informelles, n'ont donc pas pour but
l'intégration sociale aux principales normes qui
régissent notre société : travail,
famille, réseau social. L'intégration sociale
des femmes en difficulté, à laquelle
participent les travailleuses de l'Auberge
Madeleine, est une intégration par l'expérience
de la rencontre, de l'accompagnement, du
dialogue, de l'amour. Elle passe avant tout par
l'intégration à la vie de groupe, à la vie en
communauté avec 18 autres femmes et plusieurs
travailleuses. Elle suppose l'apprentissage de la
tolérance et du respect des différences. En ce
sens, l'intégration sociale des femmes
itinérantes et en difficulté de passage à
l'Auberge Madeleine passe par l'actualisation des
soins caring offerts par les travailleuses
et, dans certains cas, par les résidentes
elles-mêmes.
Temporalités
sociales liées aux pratiques formelles et
informelles
Après
avoir documenté les pratiques formelles et
informelles, je voudrais conclure cette
présentation en analysant l'expérience du temps
liée aux pratiques quotidiennes observées dans
cette maison d'hébergement. On constate d'abord
qu'une grande partie des pratiques formelles
correspondent à des soins indirects,
c'est-à-dire des soins qui ne mettent pas en
présence les femmes et les travailleuses. Cette
distance par rapport aux résidentes, que vivent
les travailleuses, surtout les jours de semaine
où elles sont happées par une organisation
fragmentée du travail, sans beaucoup de temps
mort, s'explique en partie par le temps qu'exige
toute une catégorie de pratiques formelles de
soins indirects (mise à jour des dossiers, des
statistiques, démarches téléphoniques,
réunions et changements de quarts). Ces
pratiques, bien que nécessaires pour aider les
femmes, sont loin d'être suffisantes dans le
cadre d'une ressource qui prend soin des femmes
fragilisées.
Les
observations effectuées à l'Auberge Madeleine
montrent que l'enjeu principal ne réside pas
dans l'équilibre entre les pratiques formelles
et informelles de soins mais entre les soins
directs et les soins indirects.
Selon
Giddens (1993, 1994), la norme sociale actuelle
consiste à entretenir des relations indirectes
avec les gens. Cet auteur parle du phénomène de
désenchâssement du temps caractérisé par une
dé-localisation des rapports sociaux. Les
relations sociales n'exigent plus de rencontres
face à face et sont médiatisées par des
systèmes experts, bureaucratiques fondés sur le
développement de la technique. Autrement dit, le
contexte social actuel valorise davantage une
temporalité sociale instrumentale, mettant en
valeur une logique de performance professionnelle
et économique, qu'une temporalité sociale
vécue, enracinée dans l'expérience subjective
et individuelle.
L'Auberge
Madeleine se veut un milieu de vie pour les
femmes, un espace chaleureux, accueillant, où
les femmes sont reconnues comme des êtres
uniques. Prises en partie dans une logique
technobureaucratique, que reflètent les
pratiques formelles de soins indirects,
nourrissant l'expérience d'une temporalité
sociale instrumentale, les travailleuses
réussissent tout de même à intégrer des
pratiques formelles et informelles de soins
directs le soir, la fin de semaine et, dans une
moindre mesure, les jours de semaine. Ainsi,
elles effectuent une synthèse de différentes
temporalités sociales et développent une
expérience du temps des femmes. Cette
temporalité femmes est
définie par Leccardi (1996) comme un temps
multiple, diversifié, qui ne hiérarchise pas
les différentes expériences de vie quotidienne.
Le temps des femmes, écrit Leccardi (1996,
p. 181), et cela s'applique aux temps de
pratiques des travailleuses de l'Auberge
Madeleine, s'inscrit alors à la fois à
l'intérieur et à l'extérieur de la logique
instrumentale et économique dominante. Ce temps
se conforme ainsi aux exigences du temps de
l'horloge et de l'argent, et il suppose
également le partage de sens à l'intérieur de
structures de relations sociales significatives.
L'univers des émotions, des expériences
subjectives n'est alors jamais complètement
évacué. Bref, le temps des femmes propose une
synthèse, une intégration de différentes
temporalités plutôt qu'une opposition binaire
entre les temporalités instrumentales et
vécues.
Les
travailleuses et la directrice sont très
conscientes de la fragilité de l'équilibre
entre les pratiques formelles de soins directs et
indirects et de la difficulté d'intégrer
harmonieusement les différents rapports au temps
que ces pratiques impliquent. Dans les mois et
les années qui viennent, si les travailleuses
veulent que l'Auberge Madeleine conserve son
identité de ressource communautaire,
d'alternative aux institutions traditionnelles
d'aide et de soins, elles doivent être
vigilantes. En effet, les pressions sociales
visant à accentuer la primauté des soins
instrumentaux fondés sur une logique de
performance professionnelle et économique ne
cesseront de croître.
L'Auberge
Madeleine, en tant qu'espace social accueillant
des femmes en détresse, ne peut échapper
complètement aux contraintes sociales et
économiques de la société dans laquelle elle
s'insère. Toutefois, cette ressource joue un
rôle important : conserver des espaces et
des temps où ces femmes peuvent être entendues,
reconnues et soutenues et où les travailleuses
et la direction peuvent continuer à donner un
sens à leurs pratiques quotidiennes.
La
méthodologie de recherche ne permet pas de
généraliser les résultats de cette étude à
l'ensemble des ressources d'hébergement pour
femmes itinérantes et en difficulté. Cependant,
il y a gros à parier que les tensions entre les
différentes pratiques formelles de soins directs
et indirects observées à l'Auberge Madeleine et
leurs effets sur l'expérience des temporalités
sociales sont communes aux autres ressources aux
prises avec les mêmes pressions sociales et les
mêmes demandes venant des femmes. Toutefois, les
stratégies pour faire face à ces tensions
peuvent varier d'une maison d'hébergement à
l'autre, compte tenu des différentes cultures
organisationnelles. Pour leur part, la directrice
et les travailleuses de l'Auberge Madeleine
explorent l'idée d'augmenter l'intervention
collective auprès des résidentes de manière à
offrir un temps de présence plus grand à plus
de femmes. Seul l'avenir dira si cette solution
est viable pour l'équipe d'intervenantes et les
femmes qui utilisent les services de l'Auberge
Madeleine.
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