Mythes,
contraintes et pratiques
00/06/09
Semer
la peur
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Résumé En première partie de conférence, le modèle de police de quartier sera présenté de même que le rôle de l'agent sociocommunautaire selon ce type de modèle. On y abordera les rencontres qui sont faites auprès des itinérants. Par la suite, on présentera les alternatives à la judiciarisation et les moyens sur lesquels les policiers travaillent en partenariat, afin de tenter de dégager des avenues, de trouver des solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés. Le modèle PDQ depuis 1997 et ses cinq composantes :
RÔLE DE L'AGENT
SOCIOCOMMUNAUTAIRE DANS LA POLICE DE QUARTIER Faire le lien, la relation,
la liaison entre tous les partenaires associés au
développement et à l'implantation de la PDQ. C'est le
trait d'union entre tous les organismes, les citoyens,
les commerçants et le service de police. Cela étant
dit, les raisons qui nous ont amenés à accepter de
venir parler ici : Nous participons à plusieurs tables de concertation, de comités de citoyens, comme :
Suite
à ces rencontres, les gens nous ont fait part de leurs
préoccupations de toute sorte. D'un côté, ils veulent
la répression et de l'autre l'approche communautaire.
Ensuite, nous devons composer avec les particularités de
chacun et essayer de trouver un terrain d'entente, tout
en respectant les lois et les règlements. Par la suite,
nous rencontrons nos policiers afin de leur communiquer
les résultats. Sur le terrain, dans la rue, 52 % des
interventions policières ne sont pas répressives. Ce
sont des interventions :
Il faut noter que 48% de ces interventions sont répressives. C'est dans le Centre-Ville que se concentre le plus grand nombre d'itinérants, donc c'est ici que l'on retrouve la plupart des organismes communautaires. Nous rencontrons différents types d'itinérants : jeunes, femmes et plus âgé(e)s. Jeunes :
Femmes :
Plus âgé(e)s :
Beaucoup
de plaignants sont des commerçants parce qu'ils ont des
pertes reliées directement aux personnes itinérantes.
Exemple : Cela porte atteinte à leur droit de faire
du commerce. C'est une autre réalité à laquelle nous
sommes confrontés. Dans ses interventions, le policier
doit tenir compte des besoins des deux parties. Il
n'interprète pas les lois, il les exécute. C'est le
législateur ainsi que les tribunaux qui déterminent le
cadre à l'intérieur duquel nous exerçons notre
profession. Bien
sûr, il y a le pouvoir discrétionnaire, mais où
commence-t-il, où se termine t-il ? C'est qu'il est
encadré par les lois et les règlements laissés au
jugement de l'agent de la paix mais toujours en
référence aux décisions rendues par les tribunaux.
Actuellement, le service de police totalise beaucoup de
jeunes policiers qui n'ont pas toujours la possibilité
de se référer à des policiers d'expérience, mais la
population s'attend à la même qualité d'intervention.
Toutefois, il faut reconnaître qu'elle n'accorde pas le
droit à l'erreur envers le policier, ce qui entraîne
chez ce dernier un sentiment de stress extrêmement
important. Andrée Bouchard CÔTÉ ALTERNATIVE Au poste de quartier 21, nous siégeons à une dizaine de tables de concertation en collaboration avec la ville, les différents organismes, les citoyens, les commerçants et ce, dans le but de créer des liens et de trouver des outils pour nous permettre de mieux effectuer notre travail. Vous
savez, nous, les policiers, quand nous sortons de
l'institut, un beau diplôme nous est remis ainsi qu'un
coffre à outils. À l'intérieur de ce coffre, nous
retrouvons une grosse masse qu'est la
judiciarisation ; par contre, nous n'avons que très
peu de petits outils. Mais le citoyen qui a un problème
s'attend à ce que quelqu'un fasse quelque chose.
Évidemment, ils ont recours au 911 car nous sommes
disponibles 24h sur 24. Parmi les comités auxquels nous collaborons, il y a la Table à la Régie de la santé sur la santé mentale qui se préoccupe beaucoup de l'itinérance. Depuis 1996, nous nous sommes impliqués dans un projet pilote avec UPS qui depuis est devenu UPSJ, et je peux vous assurer qu'aujourd'hui aucun policier ne se passerait des services qu'ils offrent. Statistiques Des démarches par les policiers patrouilleurs sont souvent faites auprès des organismes comme : La maison du père ; Old Brevery Mission ; Armée du salut, etc. Dans le but de référer des personnes régulièrement dans le besoin, ils effectuent eux-mêmes le transport vers ces ressources. Vous constaterez que nous sommes loin de la répression policière. Toutefois,
nous avons nos limites ; par exemple je reçois un
appel pour un homme gisant ivre à l'intersection de
St-Denis/Ontario. Sur les lieux, l'homme est couché sur
le trottoir, il sent l'alcool et, à première vue, il
semble être en état d'ébriété. Il a également une
légère coupure au front et du sang coule sur son
visage. Donc, quelles sont mes possibilités en tant que patrouilleur ?
Vu
l'état de l'homme, les organismes ne peuvent pas le
prendre en charge car il est en état d'ébriété et
blessé. Le centre de détention ne peut, lui non plus,
le recevoir car il est blessé. La seule alternative
qu'il nous reste est le centre hospitalier pour soigner
ses blessures et subir une cure de désintoxication. Par
contre, si nous reprenons la même situation, que
l'individu n'est pas blessé mais qu'il est en état
d'ébriété très avancée, encore une fois les
ressources ne sont pas en mesure de le recevoir. Alors,
il nous reste deux alternatives, c'est-à-dire le centre
de détention ou le centre hospitalier. Étant donné que dans ce genre de cas, la judiciarisation n'est pas une solution, ils sont souvent dirigés vers les hôpitaux. Vous comprendrez que cette solution ne plaît pas davantage au milieu hospitalier. J'attends vos suggestions. Un
autre beau projet de partenariat : Équipe
itinérance terrain. En collaboration avec ces
derniers, nous leur portons assistance pour localiser
certains itinérants dans le but de les orienter vers
différentes ressources ou de les localiser rapidement
par temps de grand froid. Évidemment, nous avons tout
intérêt à travailler ensemble car un jour ou l'autre
nous aurons à intervenir auprès des mêmes individus
pour une raison ou une autre. Ensuite,
pour tous les organismes communautaires, nous les
invitons à rencontrer les policiers lors de
rassemblements. Nous les invitons aussi à partager une
journée (une nuit) de patrouille pour leur permettre de
voir ce que l'on voit et d'entendre ce que l'on entend et
ce, dans le but de mieux se connaître d'une part et
d'autre part de prendre conscience de la réalité de
chacun. Ces petites démarches permettent de s'apprivoiser mutuellement. Je lance donc l'invitation à tous les organismes, et merci à ceux qui nous ont déjà permis de vivre l'expérience. En
conclusion, au cours des prochaines années, la seule
véritable alternative sera de travailler en partenariat
avec les organismes communautaires. Autant d'un côté
comme de l'autre, nous n'aurons intérêt à travailler
en vase clos. Je me surprends quelquefois à rêver que
chaque organisme communautaire ait son service d'urgence
24 heures sur 24 heures, afin que nous ayons des outils
autres que la judiciarisation, qui n'est pas l'avenue la
plus appropriée mais souvent la seule que nous ayons
entre les mains. En souhaitant que ce genre de rencontre puisse nous aider à nous comprendre et à chercher des solutions aux problèmes communs que nous rencontrons. Merci à tous. |