Actes des colloques du CRI


  • Mythes, contraintes et pratiques
    00/06/09

    Envahir l'espace


    Henri-Charles Baudot
    Coordonnateur
    Premier Arrêt/First Stop
    YMCA Centre-Ville Montréal
    Premier arrêt : une approche de réseau

Résumé

PREMIER ARRÊT est un programme d'information et de référence communautaire qui existe depuis le 1er septembre 1999, à la Station centrale d'autobus de Montréal. Mis sur pied dans un contexte de partenariat étroit avec la Station centrale, ce programme a actuellement touché environ 150 personnes par mois de façon directe. Ces personnes, qui arrivaient à Montréal par autobus, ont pu être dirigées vers des ressources d'aide communautaires, institutionnelles et para-publiques. Quelques chiffres et situations plus particulières illustreront le travail de collaboration et de “tissage de réseau” que propose le programme. .

Premier Arrêt

Premier Arrêt est un nouveau programme établi en partenariat avec trois organismes du Centre-Ville: Dans la rue, Passage et YMCA Centre-Ville en septembre 1999. Il constitue une intervention de première ligne auprès des nouveaux arrivants qui arrivent et transitent par la station centrale d'autobus de Montréal. Il fait suite à une étude de faisabilité réalisée à l'automne 1998 par GRIPQ-McGill et dans la rue auprès de 173 personnes itinérantes du centre-ville de Montréal où deux constats importants ressortaient. À savoir, que 70 % des personnes interrogées provenaient à l'origine de l'extérieur de Montréal et que, dans les premières 48 heures suivant leur arrivée, les jeunes ont eu pour premier contact un recruteur ou un vendeur de stupéfiants dans plus de 10 % des cas; ce taux monte à 50 % dans la première semaine.

Quelques chiffres pour illustrer le travail effectué par les agent(e)s de liaison. Sur quelques 3000 contacts par mois, établis soit au kiosque ou sur le terrain, c'est environ 7 % des personnes pour lesquelles un besoin d'aide et d'orientation est identifié, donc environ 6 ou 7 personnes par jour. À date, deux groupes d'âge répertoriés semblent plus vulnérables : les jeunes de 16 à 25 ans et les personnes de 35 à 45 ans. Nous retrouvons des situations de détresse psychologique ou de crise dans 20 à 25 % des cas. 80 % des contacts touchent les hommes. Au niveau de la provenance, 27 % sont de la ville, 34 % du reste du Québec, 27 % du Canada, et des taux plus faibles pour la provenance des États-Unis, de l'Europe et de l'Afrique.

Actuellement, les références sont faites auprès d'une quarantaine d'organismes qui sont en mesure de répondre aux besoins que nous avons pu identifier. 70 % concernent l'hébergement en urgence pour des refuges, des maisons pour femmes et pour des jeunes, des ressources en santé mentale et en désintoxication, 15 % pour des services psychosociaux : états de crise, détresse prononcée, troubles de santé mentale, intoxication, isolement et marginalisation. 8 % concernent l'intégration psychosociale (logement, emploi, études).

L'idée de service de première ligne dans un tel milieu n'est pas nouvelle. D'autres organismes ont été présents avant nous entre autres à la gare centrale, ainsi qu'à Toronto où le programme First Stop existe de puis dix ans.

À Montréal, nous avons axé notre intervention sur ce que nous appelons “ le tissage de réseau ” auprès des personnes rencontrées. En effet, la plupart des gens rencontrés arrivaient sans bien connaître ni la ville, ni la société qui les entoure, ni ses lois et les services accessibles, ce qui les rend plus vulnérables au départ. Le contexte social instable dans plusieurs régions du monde semble être un motif de transition-migration pour plusieurs personnes, et particulièrement pour des familles. En sept mois, nous avons aidé plus d'une dizaine de familles venues d'autres pays afin d'assurer une réponse à leurs besoins de base (hébergement et nourriture).

Afin de bien remplir son mandat d'aide et de référence, les agent(e)s de liaison ont travaillé de façon étroite avec les organismes du milieu ainsi qu'avec la Direction de la Station, pour trouver les réponses les plus adéquates aux besoins qui nous ont été exprimés et afin de prévenir que des problèmes plus graves ne les touchent. L'expérience acquise nous permet de croire dans son utilité et sa pertinence...



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